La médiation culturelle, mon bonbon intellectuel du weekend !

La médiation culturelle est un processus qui vise à faciliter l’accès à la culture et à promouvoir la compréhension entre les œuvres, les artistes et le public. Elle joue un rôle crucial dans la démocratisation de la culture, en rendant celle-ci accessible et compréhensible à un large éventail de publics.

Ayant suivi des études d’Architecture, exercé en cabinet d’Architecture du Patrimoine et contribué à plusieurs associations artistiques locales, les actions de médiation culturelle bénévoles que j’ai pu animées ont contribué au développement de mes compétences en gestion de projet, communication et pédagogie.

La médiation est une pratique ou une discipline qui vise à définir l’intervention d’un tiers pour faciliter la circulation d’information, éclaircir ou rétablir des relations. Ce tiers neutre, indépendant et impartial, est appelé médiateur. 

Wikipédia

La Culture est, selon la définition du Larousse : 

  • Enrichissement de l’esprit par des exercices intellectuels.
  • Connaissances dans un domaine particulier : Elle a une vaste culture médicale.
  • Ensemble des phénomènes matériels et idéologiques qui caractérisent un groupe ethnique ou une nation, une civilisation, par opposition à un autre groupe ou à une autre nation : La culture occidentale.
  • Dans un groupe social, ensemble de signes caractéristiques du comportement de quelqu’un (langage, gestes, vêtements, etc.) qui le différencient de quelqu’un appartenant à une autre couche sociale que lui : Culture bourgeoise, ouvrière.

Un métier qui en regroupe plusieurs

Ainsi, la médiation culturelle joue un rôle d’intermédiation entre l’artiste et son public, de coordination et d’accouchement intellectuel, rien que ça !

Rôle d’intermédiaire

L’Artiste engagé a un rôle de Messager, d’éveilleur et d’explorateur. Le médiateur (la médiatrice) lui propose une stratégie et des outils pour rencontrer davantage son public. Notamment par :

  • la promotion et la transmission de ses œuvres, messages, processus créatif et pratiques artistiques par des produits culturels qualitatifs (et pas des goodies bon marché)
  • la facilitation d’une oeuvre co-construite avec des participants et l’accompagnement des contributeurs

Rôle de coordinateur

Les Droits culturels invitent les institutions politiques à mettre la Culture à la portée des Citoyens. Certaines entreprises s’engagent de même à constituer et diffuser une Culture d’entreprise. La Médiation culturelle est nécessaire pour :

  • la dynamique des actions collectives, du faire-ensemble au-delà des écrans. Les participant.e.s apprennent à se connaître différemment
  • l’enrichissement d’une culture partagée ou à partager

Rôle d’accoucheur

« La Culture est d’abord là pour bousculer les représentations, dire la diversité, permettre d’accéder au collectif, à l’imaginaire ou simplement à l’esthétique des choses. »

Bruno Dosseur, directeur du Dôme à Caen

L’Art contribue à notre développement personnel. Il permet de s’ouvrir à soi-même par les ressentis, et vers ce ou ceux qui nous entourent avec un jeu de miroir : une vraie « réflexion ». L’Art permet :

  • une introspection sensible stimulée : perceptions, émotions, réactions physiques, pensées, souvenirs, leçons, envie d’action. Prendre conscience de ces phénomènes nous renvoie à notre individualité créative
  • l’école du regard et du sens critique  pour une curiosité culturelle personnelle : inconscient collectif, symbolique, imaginaire,  importance de la contemplation, effort de pensée et de concentration, écoute de l’autre. La Médiation culturelle permet de prendre le temps, de s’arrêter sur une oeuvre et de s’y plonger
  • la créativité collective avec des projets participatifs destinés à être exposés, avec donc une implication personnelle plus grande encore

L’enjeu de la médiation culturelle ? L’émancipation !

L’émancipation des habitant.e.s est l’objectif principal de la médiation culturelle, c’est une émancipation qui naît essentiellement de :

  1. la participation active des citoyen-ne-s aux projets publics (implication) pour l’amélioration du cadre de vie et du sentiment d’appartenance à un territoire
  2. la valorisation des métissages interculturels et intergénérationnels par l’éducation et la sensibilisation aux Arts et artisanats
  3. le partage des informations et savoirs, y compris par le numérique (recherches sur la transformation digitale de la médiation)

Ainsi, je rêve d’une entreprise coopérative qui oeuvre pour organiser et structurer le tissu artistique et artisanal local. Voici comment je l’imagine :

Les compétences acquises grâce à la médiation culturelle bénévole

Au fil des années et des expériences bénévoles, j’ai pu développer des compétences techniques et transversales, telles que :

  1. Communication interpersonnelle : capacité à écouter activement et à dialoguer avec divers publics.
  2. Connaissances culturelles : compréhension approfondie des arts, du patrimoine et des contextes culturels.
  3. Adaptabilité : capacité à s’adapter à différents publics (âge, dextérité, compréhension) et situations.
  4. Animation de groupe : compétences pour animer des ateliers, des visites guidées, et des discussions.
  5. Créativité : aptitude à concevoir des activités et des programmes culturels attractifs.
  6. Compétences pédagogiques : capacité à transmettre des connaissances de manière claire et engageante.
  7. Gestion de projet : organisation et gestion d’événements culturels.
  8. Compétences en résolution de conflits : aptitude à gérer et à résoudre les conflits entre les participants.
  9. Compétences linguistiques : maîtrise de l’Anglais pour interagir avec des publics d’origine diverse en saison touristique
  10. Utilisation des technologies numériques : compétence dans l’utilisation des outils numériques pour promouvoir et faciliter l’accès à la culture.

Faire le lien entre ce que je vis le weekend et des tâches salariées

Gestion de projet

Quand il s’agit de planification et coordination d’événements, d’expositions, d’ateliers et de programmes éducatifs, les compétences en gestion de projet pour organiser, exécuter et évaluer ces initiatives comprennent des tâches métier comme :

  • Établir des objectifs clairs
  • Définir des budgets
  • Coordonner les équipes
  • Gérer le calendrier
  • Assurer le suivi et l’évaluation des actions

Stratégie phygitale

Pour combiner les expériences physiques et numériques et enrichir l’engagement du public, j’ai :

  • utilisé des plateformes numériques pour diffuser des contenus culturels en ligne comme WordPress, Facebook ou Agendaou
  • créé des supports pour accompagner les visites physiques
  • invité des artistes numériques pour sensibiliser à la technologie immersive qu’est la réalité virtuelle pour compléter l’expérience en présentiel d’une exposition de peinture

Marketing écoresponsable

Pour assurer une promotion culturelle respectueuse de l’environnement, j’ai contribué à :

  • L’utilisation de matériaux durables pour les supports de communication (papier recyclé ou de forêts gérées durablement, encres végétales) et les pratiques artistiques (matériaux de réemploi)
  • La réduction de l’empreinte carbone des événements le long du canal, en privilégiant mobilité douce, covoiturage et limitant les allers/retours en voiture
  • La valorisation des œuvres et des artistes engagés dans des démarches écologiques (vannerie sauvage, recyclage)

Formation pour adultes

La médiation culturelle, c’est aussi une activité de formation pour adultes dans un contexte de détente. Elle vise alors à :

  • Développer les compétences culturelles et artistiques des adultes
  • Promouvoir l’apprentissage tout au long de la vie
  • Offrir des ateliers et des cours adaptés aux besoins et intérêts des adultes
  • Utiliser des approches pédagogiques adaptées, favorisant l’interaction et la participation active

J’aime la médiation culturelle parce qu’elle est véritablement un domaine interdisciplinaire riche, capable de répondre aux défis contemporains de notre société.

Les points de vigilance pour toute action culturelle

Néanmoins, en étudiant le projet de musée participatif lors de ma formation en entrepreneuriat de l’économie sociale et solidaire, en animant moi-même des festivals avec l’association De l’Art dans les Epinards ou les médiathèques de Bretagne Romantique, j’ai détecté des menaces importantes pour toute activité culturelle et mis en place des actions préventives :

  • Manque de participation aux projets collectifs = importance de la communication locale, de la répétition des supports et de la mobilisation des réseaux d’appartenance
  • Freins personnels tels que « je ne vais pas savoir/pouvoir », « ce n’est pas pour moi », « les autres me jugeront » = Accueillir les participant.e.s avec convivialité et s’adresser à chacun.e en accord avec leur niveau et attentes, mais surtout, ne pas infantiliser : expliquer pas-à-pas, avec patience
  • Partenariats insuffisants sur le territoire, isolement : communiquer tout au long de l’année et participer également aux actions des autres associations, pour se sotenir les uns les autres
  • Vulgarisation insolente : expliquer des choses complexes sans dénaturer le fond du sujet, la complexité est bonne pour l’esprit, elle stimule la curiosité !
  • Précarité du métier de médiateur culturel par manque de reconnaissance : comme pour tout métier social, les salaires ne correspondent pas à l’implication personnelle, voilà pourquoi j’ai opté pour ne pas en faire mon métier, mais une passion bénévole
  • Essoufflement face à des contraintes matérielles, financières, humaines et de temps = savoir dire non, alléger la programmation, faire autant avec moins, mais surtout tout faire pour conserver la flamme pour ce métier en or qu’est la médiation culturelle !

Pour conclure, la médiation culturelle est une pratique professionnelle (et pas que bénévole !), diversifiée et engagée dans la société et la politique. Elle permet de créer un lien social et d’entretenir l’image dynamique d’un lieu ou d’un territoire fait avant tout de richesse humaine, sensible et curieuse.